Depuis 2020, la suppression du numerus clausus a modifié l’accès aux études de santé en France, bousculant des décennies de sélection drastique. L’apparition de nouvelles voies d’entrée et la diversification des profils admis créent des parcours parfois difficiles à distinguer.
Chaque filière impose ses propres critères, ses passerelles et ses spécificités, rendant le choix complexe pour les bacheliers. Comprendre ces différences devient indispensable pour anticiper les exigences, les opportunités et les débouchés professionnels associés à chaque voie.
Comprendre les grandes filières de santé après le bac : panorama et enjeux
En France, le secteur de la santé entraîne chaque année près de 2,2 millions de professionnels dans ses rangs. Dès le baccalauréat en poche, la décision d’opter pour une filière de santé engage dans un parcours exigeant, parfois déroutant, en constante évolution depuis quelques années. La réforme des études de santé a rebattu les cartes : l’acronyme MMOPK s’est imposé, désignant cinq filières structurantes, médecine, maïeutique (sage-femme), odontologie (chirurgie dentaire), pharmacie et kinésithérapie. Ces cursus forment l’ossature de l’enseignement médical en France.
Pour y accéder, passage obligé par Parcoursup : les étudiants s’orientent vers le PASS (parcours d’accès spécifique santé) ou une LAS (licence avec accès santé). Cette organisation encourage la diversité des profils et maintient une exigence élevée. Les études sont longues, structurées par cycles, avec une spécialisation qui s’affine au fil des années : la médecine, par exemple, réclame entre neuf et douze ans d’investissement, alors que pharmacie, odontologie ou maïeutique suivent également un découpage en trois cycles, jalonné d’examens nationaux déterminants.
Au-delà du MMOPK, le champ des métiers paramédicaux s’étend et se diversifie. Voici quelques professions qui illustrent la variété de ces parcours :
- infirmier
- aide-soignant
- ambulancier
- préparateur en pharmacie
- secrétaire médical
- auxiliaire de puériculture
- auxiliaire de vie
- auxiliaire vétérinaire
Ces métiers, accessibles via concours, BTS spécialisés ou écoles dédiées, occupent une place structurante dans le dispositif de soins en France.
La mosaïque des spécialités médicales et chirurgicales, conjuguée à la diversité des voies d’accès, impose d’y réfléchir sérieusement, dès la phase d’orientation sur Parcoursup. Derrière le choix d’une filière se joue un engagement à long terme, dans un univers qui exige méthode, capacité d’adaptation et détermination sans faille.
PASS, LAS, médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie : quelles spécificités et conditions d’accès ?
La disparition de la PACES a profondément transformé le paysage universitaire, ouvrant la voie à deux nouveaux dispositifs : le PASS (parcours d’accès spécifique santé) et la LAS (licence avec option accès santé). Toutes deux sont accessibles via Parcoursup et mènent vers l’ensemble des filières regroupées sous le label MMOPK : médecine, maïeutique (sage-femme), odontologie (chirurgie dentaire), pharmacie et kinésithérapie.
Le PASS cible ceux qui souhaitent une immersion immédiate dans les sciences de la santé, tout en conservant une ouverture vers un autre domaine en mineure. La LAS, elle, permet de suivre une licence traditionnelle (droit, sciences, lettres…) avec, en parallèle, une option santé. Ces deux chemins incarnent deux philosophies : spécialisation rapide contre parcours pluriel. L’accès est jalonné de QCM, d’épreuves écrites et parfois d’oraux, pour départager des candidats nombreux et motivés.
L’entrée en médecine reste la plus sélective. Le cursus se décompose en trois étapes : DFGSM (diplôme de formation générale en sciences médicales, trois ans), DFASM (formation approfondie, trois ans également), puis l’internat, qui s’étend sur quatre à six ans selon la spécialité choisie. Ce sont les épreuves nationales (EDN, ECOS) qui décident du classement et, par ricochet, de la spécialité et du lieu d’internat. Les études en pharmacie, odontologie et maïeutique reprennent ce schéma en trois cycles, avec une spécialisation qui s’affine au fil du parcours. Pour la kinésithérapie, intégrée au MMOPK, la sélection reste exigeante, reposant notamment sur la réussite en biologie et en physique-chimie.
Quels débouchés professionnels et quelles évolutions récentes pour les étudiants en santé ?
Les diplômés du secteur santé en France disposent d’un large éventail d’opportunités professionnelles. Les filières MMOPK ouvrent la porte à des métiers bien identifiés, qui évoluent cependant au rythme des besoins de la société. Le médecin s’oriente vers la médecine générale, une spécialité médicale (cardiologie, psychiatrie, endocrinologie, etc.) ou une spécialité chirurgicale (orthopédie, neurochirurgie, chirurgie viscérale…). Les modes d’exercice sont multiples :
- cabinet libéral
- secteur public ou privé
- activité mixte ou vacation
Les pharmaciens trouvent leur place en officine, dans les laboratoires de biologie médicale ou au sein de l’industrie pharmaceutique. Les dentistes, souvent indépendants, peuvent aussi rejoindre des hôpitaux ou des cliniques. Côté maïeutique, le métier de sage-femme ou maïeuticien s’est enrichi : suivi complet de la grossesse, consultations autonomes, missions de prévention renforcées.
Les masseurs-kinésithérapeutes, eux, exercent principalement en cabinet, mais le secteur hospitalier reste ouvert à leur expertise, notamment dans la prise en charge de la rééducation. On le rappelle : la santé représente plus de 2,2 millions d’emplois en 2024 en France. Les choix de spécialisation, tout particulièrement en médecine, dépendent du classement aux épreuves nationales (EDN, ECOS). Les passerelles entre filières émergent peu à peu, suivant une volonté d’adapter le système de santé aux défis actuels.
Choisir une filière de santé aujourd’hui, c’est s’engager dans un parcours exigeant, mais porteur de sens et d’avenir. Face à la complexité du secteur, une certitude demeure : ces métiers continueront d’évoluer, au rythme des besoins et des innovations. Ce sont eux qui façonneront les soins de demain.